Le Sentier des Justes en Christ

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Les Cathares et les Vaudois

 


Au début du 12ème siècle, il y eut une redynamisation de la Vérité avec l’émergence d’une nouvelle phase de l’Eglise dirigée par Pierre de Bruys dans le sud-est de la France. Cette étape supplémentaire de l’histoire de l’Eglise est symbolisée par l’Eglise de Thyatire, dans Apocalypse 2. Les vallées du Piedmont du sud-est de la France furent décrites par le pape Urbain II comme étant «infestées par les hérésies ». Ce fut à partir de l’une de ces vallées – la vallée Louise – que Pierre de Bruys émergea en 1104, et qu’il commença à prêcher la repentance. Il fit d’abord beaucoup de disciples parmi les Cathares, et plus tard dans la population.

 

Les Cathares (signifiant les « parfaits ») parmi lesquels de Bruys commença à prêcher étaient les restes des premières colonies bogomiles. Cependant, à cette époque, la majorité avait accepté une multitude de nouvelles doctrines étranges, qui les avaient rapidement divisés. Sa prédication, ainsi que celle de ses successeurs contribua à revitaliser l’Eglise dans les vallées du sud-est de la France durant la première moitié du 12ème siècle. De Bruys prêcha la restauration du christianisme dans sa pureté originelle. A la fin d’un ministère qui dura environ vingt ans, il périt sur un bûcher. Sans tarder, deux autres ministres solides lui succédèrent : Arnold et Henri.

 

Après la mort d’Henri, en 1149, l’Eglise s’étiola et sembla s’éteindre. Peu de temps s’écoula avant qu’un riche marchand de Lyon, Pierre Valdo, fût secoué par des circonstances insolites et se mit à prêcher l’Evangile, en 1161. Après avoir été bouleversé par la mort soudaine d’un ami intime, Valdo se procura une copie des Ecritures, et commença à étudier la parole divine. Il fut aussitôt stupéfait de constater que les Ecritures enseignaient tout le contraire de ce que son éducation catholique lui avait appris.

 

L’historien Peter Allix, citant un ancien document vaudois La noble leçon nous dit : « L’auteur, supposant que le monde allait vers sa fin, exhorte ses frères à prier, à être vigilants […] Il répète les différents articles de la loi, sans oublier celui qui concerne les idoles » (Ecclesiastical History of Ancient Churches of Piedmont, pages 231, 236-237).

 

Ailleurs, Dr Allix écrit que les dirigeants vaudois « déclaraient qu’ils étaient les successeurs des apôtres, qu’ils avaient l’autorité apostolique et qu’ils avaient les clés pour lier et délier. Ils considéraient que l’Eglise de Rome était la prostituée de Babylone » (Ecclesiastical History, page 175).

 

Pierre Valdo fit de Lyon, en France, le centre de sa prédication de 1161 à 1180. Ensuite, à cause de la persécution, il se déplaça au nord de l’Italie. Aux environs de 1210, jusqu’à sa mort, qui survint sept ans plus tard, Valdo passa son temps à prêcher en Bohême et en Allemagne. Comme saint François [d’Assise], Valdo mena une vie de pauvreté qui lui permit de prêcher librement, mais la différence était que les Vaudois prêchaient la doctrine du Christ, tandis que les Franciscains prêchaient sur la personne du Christ » (Encyclopaedia Britannica, 11ème édition).

 

Quelles étaient certaines autres doctrines enseignées par les Vaudois ? Avons-nous la preuve que les Vaudois observaient le sabbat ? L’un des noms les plus anciens par lequel on les désignait était celui deSabbatati ! Dans son ouvrage datant de 1873, History of the Sabbath, l’historien J. N. Andrew se réfère à un ouvrage plus ancien de l’historien calviniste suisse Goldastus, qui datait de l’an 1600. En parlant des Vaudois, Goldastus écrivit : « [On les appelait] Insabbatatis, non pas parce qu’ils étaient circoncis,mais parce qu’ils observaient le sabbat juif » (Andrews, page 410). Dr Andrews se réfère plus loin au témoignage de l’archevêque Ussher (1581-1656), qui avouait « que beaucoup savaient qu’ils [les noms de sabbatati ou insabbatati] leur étaient attribués [aux Vaudois] parce qu’ils célébraient le culte le jour du sabbat juif » (page 410). Même venant de la part d’érudits protestants de la fin du Moyen Age, il est clair qu’on savait que beaucoup de Vaudois avaient observé le septième jour de la semaine.

 

Dans son ouvrage de 1845, The History of the Christian Church, William Jones écrit : « Des inspecteurs firent un rapport au roi de France Louis XII [qui régna de 1498 à 1516] qu’ils avaient visité toutes les paroisses où demeuraient les Vaudois. Ils avaient inspecté tous leurs lieux de culte […] mais ils n’y avaient trouvé aucune image, aucun signe pour la célébration de la messe, ni aucun des sacrements de l’Eglise de Rome […] Ils observaient le jour du sabbat, ils baptisaient comme dans l’Eglise primitive, ils enseignaient leurs enfants dans la foi chrétienne et les commandements de Dieu […] Les Vaudois sont capables de réciter par cœur une grande partie de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ils dédaignent les déclarations et les exposés des saints hommes [les pères de l’Eglise catholique] et ils ne se réfèrent qu’aux Ecritures […] Les traditions de l’Eglise [romaine] ne valent pas mieux que les traditions des pharisiens, car l’accent est porté [par Rome] davantage sur la tradition humaine que sur la loi divine. Ils dédaignent la fête des Pâques, et toutes les autres fêtes romaines du Christ et des saints » (A Handbook of Church History, pages 234, 236-237).

 

 

Encore des compromis 

 

Comme pour les Pauliciens, un sérieux problème affecta la plupart des groupes vaudois à la fin du Moyen Age. Beaucoup d’entre eux permirent aux prêtres catholiques de christianiser leurs enfants, ainsi que de participer aux cérémonies religieuses catholiques. Sachant que de telles cérémonies étaient inutiles à leur salut, beaucoup firent mine de se conformer à Rome pour éviter la persécution, tout en pratiquant la Vérité en privé. Cette tendance avait été prophétisée à l’Eglise de Thyatire, dans Apocalypse 2:20-24. Du point de vue de Dieu, ce qu’ils étaient en train de faire était assimilable à de la fornication spirituelle, et la participation à la communion catholique ne valait pas mieux que de « manger des viandes sacrifiées aux idoles ».

 

Qu’arriva-t-il aux Vaudois ? « Les Vaudois disparurent lentement des principaux centres habités et se réfugièrent dans les vallées retirées des Alpes. Là, au creux du Piedmont […] une colonie de Vaudois s’était installée, et elle donna son nom à ces vallées. Parfois, des tentatives furent lancées pour supprimer la secte des Vaudois, mais la nature du terrain qu’ils occupaient, leur discrétion, et leur isolement rendaient les opérations très difficiles » (Encyclopaedia Britannica, 11ème édition).

 

En 1487, le pape Innocent III écrivit une bulle appelant à leur extermination et une attaque sévère fut lancée contre leur citadelle. Un brouillard couvrit et entoura les armées catholiques et sauva les Vaudois d’une annihilation complète. Cependant, la majorité n’avait pas de consistance et était tombée dans la compromission. Lorsque la Réforme commença quelques années plus tard, les dirigeants vaudois envoyèrent des émissaires auprès de l’Eglise luthérienne.

 

« Donc, comme l’écrit l’Encyclopaedia Britannica, les Vaudois cessèrent d’être des reliques du passé, et ils commencèrent à être absorbés dans le protestantisme ». Comme l’apostasie avait absorbé la majorité des Vaudois à la fin des années 1500, Dieu protégea un reste demeuré fidèle. Des individus qui avaient été touchés par le ministère de Valdo, au cours de ses sept dernières années passées en Bohême et en Allemagne, s’étaient convertis au 13ème siècle. Dans des contrées montagneuses des Carpates, au centre et à l’est de l’Europe, des individus et des petits groupes survivaient encore. En fait, un reste fidèle a survécu dans l’isolement de ces régions, jusqu’à notre époque moderne (voir Apocalypse 2 :24-25).

 

Comme le 17ème siècle approchait, l’ère suivante de l’Eglise de Dieu s’apprêta à entrer en scène. Un reste de Vaudois allemands, parfois appelés Lollards de l’extérieur, avaient pénétré en Hollande et en Angleterre, dès le 14ème et le 15ème siècle. Néanmoins, ce n’est que dans les dernières dizaines d’années du 16ème siècle que l’Eglise put commencer à émerger au grand jour en Allemagne et en Grande-Bretagne.


 



17/06/2012
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